Une nouvelle saison s’apprête à débuter en Italie. Ce championnat, historiquement si glorieux et ayant perdu de sa splendeur ces dernières années, semble peu à peu sortir la tête de l’eau, voyant saisons après saisons, ses clubs historiques retrouver leur prestige. Alors que le coup d’envoie de cet exercice 2019-20 s’apprête à être donné, la Juventus, octuple tenante du titre et grandissime favorite, voit derrière elle le souffle de ses concurrents, tous prêts à lui faire face dans l’objectif de décrocher ce Scudetto que la vieille dame détient depuis maintenant près d'une décennie. Dans un championnat loin d’être aussi riche économiquement que peuvent l’être la Liga ou la Premier League (la Juventus, club le plus riche d'Italie, n'est même pas dans le top 10 des clubs les plus riches d'Europe), les équipes comptent davantage sur le prestige et l’histoire de leur club pour attirer des joueurs. Mais ils comptent également sur la promesse de retrouver les sommets dans un futur proche. En effet, après être tombés à tour de rôle dans la crise dans le courant des années 2000-2010, les grosses écuries du Calcio ont déjà entamé un redressement évident (depuis de nombreuses années même pour la Juventus), mais loin d’être abouti pour certains. Alors qu’il y a quelques saisons, la Juventus semblait être le seul grand club italien, capable économiquement et sportivement de rivaliser en Europe, la tendance de ces deux dernières saisons montre l’émergence, ou plutôt la renaissance du Napoli, de l’Inter, et à un degré moindre, de l’AC Milan et de la Roma. Même s’il est loin d’être dit que la hiérarchie sera bousculée en Italie cette saison - car l’effectif de la Juventus ne cesse de s’améliorer également - il n’est pas interdit de penser que le règne des bianconeri sur la botte ne s’étendra pas à huit saisons supplémentaires. Cette saison ne devrait également pas être celle qui verra un club italien autre que la Juventus batailler pour le titre en Ligue des Champions. Cependant, saisons après saisons, le constat se confirme, le Calcio redevient petit à petit compétitif en Europe, et le club turinois semble être moins seul actuellement qu’il ne l’était il y a encore quelques saisons. Alors que peuvent espérer les clubs italiens cette saison ? La Juventus sera-t-elle détrônée ? Tour d'horizon des principaux favoris et des enjeux de ce Calcio 2019/2020.
Atalanta Bergame
La saison de la confirmation. Après sa superbe performance la saison passée, ponctuée par une 3ème place synonyme de Ligue des Champions, l'Atalanta Bergame se place en position de candidat très sérieux aux places européennes cette saison. Plutôt discrète sur le marché estival, le club de Bergame à conservé ses hommes forts de la saison passée. Duvan Zapata, Josip Ilicic ou encore "Papou" Gomez seront de la partie cette saison, pour vivre cette campagne de Ligue des Champions, que le club va disputer pour la première fois de son histoire. Malgré la perte de son prometteur défenseur central Gianluca Mancini, prêté à la Roma, l'Atalanta a enregistré quelques arrivées notables, comme celle de l'attaquant Colombien Luis Muriel, en provenance de la Fiorentina, dont le duo avec son compatriote Zapata pourrait faire des étincelles. L'entraîneur Gian Piero Gasperini est également resté pour mener cette équipe, et tenter de rééditer les performances de la saison passée. Cependant la tâche risque d'être difficile. Malgré cet effectif resté presque intacte, voir l'Atalanta figurer dans le top 3 en mai prochain relève de l'impossible, tant les effectifs de ses principaux concurrents semblent supérieurs. La saison passée, leur 3ème place était, entre autre, due à l'inconstance des autres cadors du championnat. Les mauvaises prestations de la Roma, du Milan ou encore de l'Inter avaient profité à l’Atalanta, qui était parvenue à maintenir sa place dans le top 4 à l'issue de la dernière journée. De plus, cette saison, l'Atalanta devra prendre en compte un élément supplémentaire, et non des moindres, celui de la coupe d'Europe. L'équipe devra disputer plus de matchs en moins de temps, et on peut imaginer qu'après cette belle saison, le club aura à cœur de faire de son mieux en Ligue des Champions. L'enchaînement des matchs risque d’être intense et difficile à encaisser. Il sera alors très compliqué pour l’équipe de rester compétitive dans ces deux compétitions. Enfin, si l'on relate les exploits récents des petites équipes dans les grands championnats européens, on remarque qu'ils étaient souvent sans lendemain, et que la saison suivante était bien moins glorieuse (on pense notamment à Leicester, champion d'Angleterre en 2016, et 12ème du classement la saison suivante).
Malgré l'enthousiasme amené par cette équipe remplie d'ambition, tous les indices semblent indiquer qu'il sera très difficile pour l'Atalanta de rééditer sa 3ème place du dernier exercice. Faisant partie du chapeaux 4 des clubs qualifiés en ligue des champions, la marche sera sans doute également trop haute pour le club de Bergame, qui se retrouvera avec 3 équipes théoriquement supérieures à elle. Bien que les hommes de Gasperini ont habitué à surprendre leur monde, il est clair que cette saison pourra difficilement être meilleure que celle passée.
Équipe type de l'Atalanta Bergame:
Gollini
Djimsiti - Masiello - Palomino
Castagne - De roon - Freuler - Gosens
Gomez
Ilicic - Zapata
Lazio Rome
Après une saison décevante, ponctuée par une 8ème place en championnat, et malgré une victoire en Coupe d’Italie synonyme d’Europa League, la Lazio de Rome de Simone Inzaghi entame ce nouvel exercice avec la volonté de faire mieux, et avec pour objectif principal une qualification en Ligue des Champions. Fébrile défensivement et moins prolifique offensivement qu’il y à deux ans, l’équipe romaine aura terminé la saison à sa plus mauvaise place depuis 3 saisons. Sans arrivée notable cet été mais avec des cadres conservés - notamment Milinkovic-Savic, pourtant courtisé par les plus grands clubs européens - la Lazio garde une équipe très compétitive sur le papier et peut espérer accrocher l'Europe cette saison. Cependant, malgré la présence de joueurs de grands talent, tels que Correa, Milinkovic-Savic, donc, ou encore Ciro Immobile, finir dans le top 4 cette année semble très compliqué, voire impossible pour les hommes de Simone inzaghi, tant la concurrence semble supérieure. Doté d'un très bon secteur offensif, la Lazio pêche défensivement, ce qui lui a coûté de nombreux points contre des équipes présumées inférieures la saison passée. La tâche risque d'être tout aussi ardue cette saison, d'autant plus que le club ne s'est pas renforcé dans ce secteur durant ce Mercato (l’arrivée du jeune Denis Vavro, en provenance de Copenhague et de l’Italien Manuel Lazzari de la Spal sont les deux transferts les plus notables). Avec un manque d’efficacité criant contre les cadors du championnat la saison passée, les Biancocelesti auront l’obligation de prendre des points contre leurs concurrents directs. Dans le cas contraire, leur rêve de retrouver la Ligue des Champions, compétition à laquelle ils n’ont plus participé depuis l’exercice 2007/2008, risque de s’envoler rapidement.
Equipe type de la Lazio de Rome:
Strakosha
Luis Felipe - Acerbi - Radu
Lazzari - Milinkovic-Savic - Parolo - Luis Alberto - Lulic
Correa - immobile
AS Roma
En mai dernier, l’AS Roma mettait un terme à sa pire saison depuis l’exercice 2012/2013. Alors que depuis cinq ans, la Roma parvenait à accrocher au minimum le top 3 en championnat, la saison dernière fut beaucoup moins prolifique avec une humble sixième place à la clef, synonyme de qualification en Europa League. Capable du meilleur (victoire 2-0 contre la Juventus lors de la 36ème journée), comme du pire (défaite contre la Spal à domicile), les résultats de la Roma ont été marqués par une irrégularité criante. Incapables d'enchaîner les bonnes performances, les romains ont payé ce manque de continuité dans le sprint à la Ligue des Champions en fin de saison. Devancés par le Milan AC (+2 points) et l’Inter et l’Atalanta (+3 points), le club de Rome devra se contenter de la Ligue Europa, compétition qu’elle n’a plus disputé depuis 3 ans. Par conséquent, après cette saison, qui constitue un réel échec, l’AS Roma veut, et se doit de faire mieux. Pour y parvenir, cet été, le club de la capitale y a mis les moyens. Très active sur le marché des transferts, la Roma a enregistré de nombreuses arrivées très intéressantes à tous les postes, avec pour but de pallier les nombreuses lacunes de l’effectif du dernier exercice. Ainsi, l’espagnol Pau Lopez est venu remplacer le défaillant Robin Olsen dans les cages et la défense a accueilli le prometteur Gianluca Mancini (Atalanta), l’expérimenté Chris Smalling (Manchester United) ou encore les deux latéraux Davide Zappacosta (Chelsea) et Leonardo Spinazzola (Juventus). Le milieu a également été renforcé avec les arrivées d’Amadou Diawara (Naples), et Jordan Veretout (Fiorentina). Enfin, Henrikh Mkhitaryan (Arsenal) et Nikola Kalinic (Atletico Madrid) sont venus compléter un secteur offensif déjà bien fourni - avec Dzeko, Kluivert, Under, Perotti ou encore Zaniolo -. Malgré les départs notables de Manolas et El Shaarawy, l’effectif de la Roma semble plus étoffé, et armé pour accrocher la Ligue des Champions en fin de saison. L’arrivée du nouvel entraîneur Portugais Paulo Fonseca à pour objectif de redynamiser un effectif en perte d’inspiration depuis la saison dernière. Prônant un jeu offensif, le visage affiché par les romains avec l'entraîneur Portugais cet été en préparation a été plutôt séduisant, mais à l’image de la saison dernière, le secteur défensif semble encore trop friable. Alors dans un championnat qui semble de plus en plus relevé années après années, la Roma n’aura clairement pas les moyens de lutter pour le titre cette saison. Mais avec maintenant 4 places qualificatives en C1, elle peut légitimement, avec cet effectif, espérer accrocher le top 4 en mai prochain. Cependant, en présence de nombreux concurrents, tel que la Lazio, le Milan AC ou l’Atalanta, la tâche sera plus que difficile pour les hommes de Fonseca qui, si cette irrégularité persiste, auront beaucoup de mal à suivre le peloton de tête.
Equipe type de l'AS Roma:
Lopez
Florenzi - Fazio - Smalling Kolarov
Cristante - Pellegrini
Kluivert - Zaniolo - Under
Dzeko
AC Milan
1 point. 1 point, c’est ce qui représentait l’écart entre le Milan et son rival intériste, 4ème et dernier qualifié pour la prochaine Ligue des Champions la saison passée. Il aura manqué un seul petit point aux milanais pour atteindre ce but derrière lequel ils courent depuis maintenant 6 saisons: retrouver la plus grande des compétitions européennes. Accroché au top 4 pendant une grande partie de la saison, les supporters milanais ont longtemps cru voir leur club enfin retrouver la Ligue des Champions en septembre, mais c’était sans compter sur l’improbable retour de l’Atalanta, qui fut l’équipe engrangeant le plus de points sur les 20 dernières journées de championnat. Finalement, cette saison controversée se clôtura par une nouvelle déception: sanctionné par l’UEFA pour non respect des règles du fair play financier, le club lombard n’aura même pas l’honneur de disputer la prochaine Ligue Europa. Gennaro Gattuso, arrivé un an et demi plus tôt sur le banc milanais, fut limogé à l’issue de la dernière journée, qui scella le sort des milanais. Marquée par de nombreux problèmes, tant bien au niveau de l’effectif et des résultats (début de saison marqué par les blessures, échec du transfert d’Higuain), qu’au niveau du staff (limogeage de Gattuso, démission de Leonardo à la mi-saison), la saison du Milan n’aura pas atténué la crise qui touche le club depuis maintenant de nombreuses saisons. C’est donc tourné vers de nouveaux objectifs que les Rossoneri abordent ce nouvel exercice. Avec Marco Giampaolo, arrivé de la Sampdoria, comme nouvel entraîneur, le club a acheté pas moins de six recrues durant le mercato estival, permettant de renforcer chacune de ses lignes afin d’apporter une certaine profondeur d’effectif (chose qui manquait la saison passée). Ainsi, Theo Hernández (Real Madrid) et Leo Duarte (Flamengo) sont venu apporter de la concurrence à une défense en manque de challenge. Le milieu, lui, s’est vu renforcé par le prometteur Ismaël Bennacer (Empoli) - champion d’Afrique avec l’Algérie en juillet et élu meilleur joueur de la compétition - et le Bosnien Rade Krunic (Empoli). Enfin, le secteur offensif a accueilli Ante Rebic (Francfort) et Rafael Leao (Lille). Avec une politique misant sur de jeunes joueurs prometteurs au détriment de joueurs plus expérimentés et reconnus, l’AC Milan espère atteindre ses objectifs cette saison, à savoir terminer dans le top 4 et retrouver la C1 l’an prochain. L’arrivée de Giampaolo sur le banc, entraîneur bien plus expérimenté que son prédécesseur Gattuso, devrait permettre à l’équipe d’adopter un jeu moins stéréotypé et prévisible que sur ces derniers mois. Avec cet effectif, comprenant des joueurs de qualité à toutes les lignes, et malgré des lacunes notables dans le jeu, les Rossoneri peuvent légitimement espérer figurer dans les 4 premiers en mai prochain. Très solide défensivement, les milanais sont toutefois très stériles offensivement et ont des difficultés à se créer des occasions. L’arrivée de Leao en attaque, joueur technique et percutant, ou encore celle de Bennacer au milieu, excellent relayeur et passeur devraient permettre à l’équipe de se projeter plus rapidement dans les phases offensives. En concurrence avec la Lazio, l’Atalanta et surtout la Roma dans la quête de cette 4ème place, l’AC Milan devra lutter jusqu’au bout pour parvenir à ses fins. Cette lutte pour la Champion's devrait se jouer à très peu de points…
Equipe type de l'AC Milan:
Donnarumma
Calabria - Musacchio - Romagnoli - Hernandez
Kessie - Bennacer - Paqueta
Suso - Leao
Piatek
Napoli
Dauphin de la Juventus la saison dernière, le Napoli s’affirme depuis quelques saisons comme la deuxième meilleure équipe d’Italie, derrière le rouleau compresseur turinois. Passée toute proche du titre en 2018, l’arrivée d’Ancelotti l’an passé n’aura pas suffit au Napoli pour arracher ce scudetto que le club attend depuis si longtemps. La Juventus, intraitable en début de saison dernière, n’aura laissé que des miettes à la concurrence, et même les napolitains n’auront pas réussi à tenir la cadence. Toutefois, années après années, l’écart entre les deux clubs semble se resserrer. L’an passé, le Napoli a seulement été victime d’un début de saison tout simplement stratosphérique de la Juventus (qui a remporté ses 8 premiers matchs de championnat), ce qui a rendu la tâche impossible aux napolitains, qui auront tout de même manqué de régularité tout au long de la saison. Cette année devrait donc être la saison de la confirmation pour Ancelotti, qui, après une année d’adaptation dans son nouveau club, aura l’obligation de faire mieux cette saison, à savoir finir bien plus proche des Bianconeri, voire arracher ce Scudetto. Avec un effectif de plus en plus qualitatif saisons après saisons, le Napoli peut compter sur des joueurs de classe mondiale, tels que Koulibaly, incontestablement dans le top 3 des meilleurs défenseurs du monde, ou encore Fabian Ruiz, Allan au milieu, et Insigne dans l'animation offensive. Avec l'arrivée d'un second défenseur de classe cet été, en la personne de Kostas Manolas (AS Roma), et celle du très talentueux attaquant mexicain Hirving Lozano (PSV Eindhoven), le groupe napolitain semble en effet plus solide que jamais. Toutefois, cela sera-t-il suffisant ? Cet effectif est-il réellement capable de rivaliser sur le terrain et dans la continuité face la montagne turinoise ? Sur le papier, le groupe de la Juventus reste au dessus, mais l'entente collective du Napoli, dont beaucoup de joueurs jouent ensemble depuis de nombreuses années, semble supérieure depuis quelques saisons. Les napolitains devront lutter jusqu'au bout, mais, au vu de la concurrence, qui s'est encore accrue cette saison, le manque de régularité des hommes d'Ancelotti, si celui-ci persiste, risque de leur coûter de précieux points, et certainement le titre.
Equipe type du Napoli:
Meret
Mario Rui - Manolas - Koulibaly - Di Lorenzo
Callejon - Allan - Fabian Ruiz - Insigne
Lozano - Mertens
Le combat des chefs: Inter Milan VS Juventus
Le voilà, le vrai combat. Cette saison, s'il y a bien une équipe capable de faire chuter la Juventus de son trône, c'est l'Inter Milan. En effet, années après années, les Nerrazzuri ont petit à petit refait leur retard sur les grosses écuries de Série A. Tombé dans la crise après son dernier titre européen (Ligue des Champions 2010), l'Inter Milan refait clairement son apparition sur le devant de la scène, et après deux saisons prometteuses, mais marquées par une certaine irrégularité et de nombreux problèmes internes (notamment concernant le cas Icardi la saison passée), le club milanais n'a jamais semblé aussi dangereux qu'au lancement de cette nouvelle saison. Réalisant le meilleur mercato, et de loin, de tous les clubs italiens cet été, l'Inter s'est constitué une équipe extrêmement prometteuse, et ce malgré le départ de nombreux cadres tels que Perisic, Icardi ou encore Nainggolan. Les arrivées des très talentueux milieux italiens Stefano Sensi (Sassuollo) et Nicolo Barella (Cagliari) sont venus apporter un peu de sang neuf à l'entre-jeu, tandis que celles de l’excellent Diego Godin (Atlético) en défense, et du génial mais énigmatique Alexis Sanchez (Manchester United) en attaque amènent une certaine expérience à l'effectif. Mais la meilleure recrue de l'Inter cet été a sa place sur le banc. Exit le sanguin Luciano Spaletti, principale cause des déceptions intéristes de ces deux années passées, et place au très reconnu Antonio Conte. Champion dans toutes les équipes où il est passé, l'ancien de la Juventus (2011-2014) et de Chelsea (2016-2018) a provoqué une ferveur sans égal des supporters, plus que jamais confiants à l'idée de voir leur équipe réaliser l'exploit qu'aucune ne parvient à faire depuis maintenant 8 saisons: détrôner la Juventus de Cristiano Ronaldo. Cet exploit, L'Inter Milan version 2019-2020 en est capable. Avec un entraîneur capable de tirer le meilleur de ses joueurs et de transcender une équipe durant les matchs, et un effectif qui n'a jamais semblé aussi proche qualitativement de celui de la Juventus, les intéristes ont tout pour aller au bout. Leur défense centrale, composée de Diego Godin, Milan Skriniar et Stefan De Vrij est certainement la plus impressionnante de Série A, tandis que le secteur offensif se voit également doté de joueurs de très grande qualité, en les personnes d'Antonio Candreva, Matteo Politano, Alexis Sanchez, Lautaro Martinez, et surtout le Belge Romelu Lukaku, plus gros transfert de Série A cet été (acheté pour près de 80 millions d'euro), venu remplacer Mauro Icardi à la pointe de l'attaque. Avec une belle profondeur d'effectif, mais également de jeunes joueurs prometteurs - on peut penser à Sebastiano Esposito en attaque ou encore Alessandro Bastoni en défense - l'Inter Milan se promet un avenir radieux.
Equipe type de l'Inter Milan:
Handanovic
Godin - De Vrij - Skriniar
Candreva - Barella - Brozovic - Sensi - Asamoah
Lautaro Martinez - Lukaku
Cependant, en face, c'est une véritable montagne qu'il faut gravir. Depuis maintenant 8 saisons et son retour sur le devant de la scène, la Juventus de Turin est une machine à gagner. Vainqueur de tous les titres possibles sur cette même période (Championnat, Coupe et Supercoupe d'Italie), exceptée la prestigieuse Ligue des Champions (finales en 2015 et 2017), le club de Turin est inarrêtable en Italie. Bien que la qualité de l'effectif de l'Inter se soit nettement rehaussé cette saison, il semble tout de même rester inférieur sur le papier à celui de la Juventus: Ronaldo, Dybala, Higuain, Pjanic, Matuidi, Chiellini, Bonucci, la Juventus possède parmi les meilleurs joueurs du monde à chaque poste et a une profondeur d'effectif comme presque aucun club du monde ne peut se vanter d'avoir. Avec des joueurs tels que Buffon, Danilo, Rugani, Cuadrado, Can, Douglas Costa, Bernardeschi et Mandzukic sur le banc, et ses recrues estivales De Ligt, Rabiot, Ramsey ou encore Demiral (dont aucune ne devrait être titulaire), les Bianconeri pourraient presque constituer une seconde équipe type simplement avec leurs remplaçants. De plus, si l'Inter peut se targuer d'avoir recruté l'un des meilleurs entraîneurs d'Europe, la Juventus n'a pas non plus à rougir, puisque, de son côté, c'est Maurizio Sarri, l'ancien du Napoli et de Chelsea (tout comme Conte), qui a pris place sur le banc. Venu remplacer Massimiliano Allegri, l'homme qui aura emmené la Juventus par deux fois en finale de la Ligue des Champions, Sarri compte imposer à son équipe un jeu plus offensif, d'avantage basé sur la possession et la gestion du ballon, tout le contraire du 3-5-2 de Conte, qui repose essentiellement sur la défense, les contres et les ressorties de balles verticales. C'est d'ailleurs sur cet aspect que l'Inter pourra prétendre prendre l'avantage sur les Bianconeri. Avec l'arrivée d'un nouvel entraîneur ayant une philosophie de jeu complètement différente de ce a quoi les turinois étaient habitués depuis des années (Allegri était au club depuis 2014), il est fort probable que les automatismes des joueurs et l'identité de jeu globale mette du temps à prendre forme, ce qui ne rendrait pas impossible un démarrage diesel de l'équipe de Sarri. De son côté, même si Spaletti (l’ancien entraîneur de l'Inter) jouait un football plus offensif, Conte peut s'appuyer sur une philosophie de jeu bien plus commune au football italien, et que certains de ses cadres (Godin à l'Atletico de Diego Simeone ou encore Barella à Cagliari) connaissent bien.
Equipe type de la Juventus:
Szczesny
De Sciglio - Bonucci - Chiellini - Alex Sandro
Khedira - Pjanic - Matuidi
Dybala - Higuain - Ronaldo
La différence se jouera donc dans la capacité des deux entraîneurs à mettre en place leur idéologie de jeu respective, afin que le football pratiqué par leur équipe soit le plus huilé possible, et ce, le plus rapidement possible. A ce jeu, je pense que l'effectif de Conte sera le plus rapide, car l'ancien sélectionneur italien a cette capacité, comme très peu d’entraîneurs l'ont, de diffuser ses messages à son équipe, et de la transcender afin qu'elle pratique exactement le football qu'il avait imaginé, telle un seul homme. Par conséquent, le club lombard devrait prendre un meilleur départ que la Juventus, et risque d'être leader pendant plusieurs journées. Toutefois, la machine turinoise, aussi diesel sera-t-elle au lancement de la saison, finira bien par se mettre en marche et, comme elle le fait depuis tant de saisons, lorsqu'elle sera lancée, ne s'arrêtera plus. Le dénouement de ce mano a mano se jouera dans la capacité de l'Inter à tenir la cadence de la Juventus qui, comme à son habitude, avancera a un rythme effréné. Pour la première fois depuis de nombreuses saisons (excepté en 2018), le titre devrait se jouer à très peu de points, et surtout à des détails. Cette saison, la Juventus a enfin trouvé un adversaire à sa taille, et cela ne fait que commencer, car l'Inter Milan est bien de retour aux affaires, et ce pour plusieurs années. Alors on peut se douter que même si les Nerrazzuri ne terrassent pas la Juventus cette saison, ce ne sera que partie remise. Toutefois, dans cet exercice qui devrait confirmer la résurrection du Calcio italien, et malgré tous les progrès réalisés depuis un an, l'Inter risque d'être trop court, et, comme à chaque fois en Italie, la Juventus gagnera, car c'est dans l'ADN de cette institution de ne jamais lâcher et de parvenir à l'emporter, à chaque fois.
Classement final saison 2019-2020: Pronostic
1- Juventus Turin
2- Inter Milan
3- Naples
4- AC Milan
5- AS Roma
6- Atalanta Bergame
7- Fiorentina
8- Lazio Rome
9- Torino
10- Sampdoria
11- Sassuollo
12- Parme
13- Cagliari
14- Genoa
15- Spal
16- Brescia
17- Udinese
18- Hellas Vérone
19- Bologne
20- Lecce
Tous les pronostics et analyses ont été réalisés avant le début de la saison.
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