top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurAdrien Nerozzi-banfi

Calcio 2020-2021 : la saison de tous les possibles

Dernière mise à jour : 12 oct. 2020

L'attente fut longue, mais elle en valait la peine. Dernier des grands championnats européens à reprendre la compétition, le calcio italien a enfin repris du service le 17 septembre dernier. Dans la continuité de l'exercice 2019-2020, cette nouvelle saison s'annonce palpitante et promet un suspense haletant jusqu'à son finish en mai prochain. Avec un nombre toujours plus grand de favoris au titre sur la ligne de départ de ce sprint effréné, la tendance des dernières saisons se confirme : la Série A redevient un championnat de plus en plus compétitif, et l'écart séparant la Juventus de ses concurrents ne cesse de s'amincir au fil des années. Si, la saison dernière, la Vieille Dame est parvenue à décrocher le Graal in extremis, un tout petit point devant l'ambitieux Inter Milan de Conte, cette saison, la donne risque d'être radicalement différente. L'équipe désormais entrainée par il Maestro Andrea Pirlo ne pourra certainement plus se permettre ces relâchements qui l'ont caractérisés tout au long de l'exercice passé. Car autant la saison dernière la "Juve" semblait n'avoir qu'un seul concurrent direct - l'Inter -, autant cette saison, les favoris au titre peuvent se compter en nombre, et bien malin sera celui qui peut prédire lequel d'entre eux raflera la mise. C'est pourtant ce que nous allons essayer de faire ici : tour d'horizon des favoris au titre de champion d'Italie.


AS Roma :


La Roma est certainement la grosse écurie italienne qui part avec le moins de certitudes en ce début de saison. Elle sort de deux exercices plutôt médiocres, ponctués par des poussives 6ème et 5ème places, et souffre d'une irrégularité déconcertante en championnat. Capable de performances très abouties collectivement, la Roma a par ailleurs perdu un nombre incalculable de points contre des équipes de bas de tableau la saison passée, autant de contre-performances qui lui ont coutées une place dans le top 4, synonyme de qualification en Ligue des Champions. Malgré un mercato estival plutôt intéressant, avec notamment l'arrivée du talentueux Marash Kumbulla (Hellas Vérone) en défense, le transfert définitif du solide défenseur central Chris Smalling (Manchester United) ou encore la venue du percutant Pedro (Chelsea) en attaque, il est difficile de voir la Roma faire mieux que la saison dernière. Toujours aussi fébrile en défense et parfois inefficace en attaque - Dzeko manque parfois cruellement de tranchant en pointe - les Giallorossi semblent embarqués dans une véritable spirale d'instabilité et il leur sera très compliqué de viser plus haut qu'une qualification en Ligue Europa cette saison. D'autant plus que l'un de leurs atouts majeurs, Nicolo Zaniolo, s'est gravement blessé début septembre avec sa sélection et sera absent durant au moins 6 mois. Bien qu'une surprise soit toujours envisageable, car l'effectif global de Paulo Fonseca reste toutefois de qualité et est capable de sortir des prestations de très haute volée, le manque de solidité qui anime (bien trop) souvent cette équipe pourrait avoir de lourdes conséquences sur leur classement en mai prochain.


Dzeko, Veretout, Spinazzola et Mkhitaryan

Equipe type de l'AS Roma :


Lopez

Mancini - Smalling - Ibanez

Santon (Bruno Peres) - Veretout - Pellegrini - Spinazzola

Zaniolo (Mkhitaryan) - Pedro

Dzeko


Lazio de Rome :


Si près et si loin à la fois. L'épidémie de coronavirus aura certainement couté le titre à la Lazio de Rome la saison passée, la faute à une interruption de deux mois qui aura totalement inversée la dynamique des Biancocelesti. Intouchable avant l'arrêt de la compétition - 2ème au classement, 1 point derrière la Juventus - l'équipe entrainée par Simone Inzaghi est revenue méconnaissable à la reprise du championnat. Alors que le titre semblait lui tendre les bras en mars, tant l'équipe semblait solide (elle restait, avant l'arrêt du championnat, sur 11 victoires consécutives), la Lazio s'est écroulée à la reprise, aussi bien physiquement que footballistiquement, pour finalement terminer la saison à une tout de même honorable 4ème place. La question est maintenant de savoir à quoi va ressembler cette Lazio version 2020-2021. Va-t-on avoir droit à l'équipe d'avant confinement, solide et conquérante ? Ou à celle de la reprise, lente et fébrile ? Le pari est difficile à prendre car cette Lazio est bien une équipe à deux visages, capable à la fois de terrasser la Juventus , et plutôt deux fois qu'une (elle l'a battu deux fois sur le score de 3-1 la saison passée), mais aussi de s'écrouler contre des équipes bien plus faible (tiens, ça nous rappelle une autre équipe de Rome), comme ce fut le cas au retour à la compétition en mai dernier. Plutôt discrète sur le mercato - l'arrivée la plus notable étant celle d'Andreas Pereira (Manchester United) - la Lazio est certainement l'équipe la plus difficile à cerner en ce début de saison. Possédant quelques joueurs de classe mondiale (on pense notamment au soulier d'or en titre Ciro Immobile ou au très convoité Milinkovic-Savic) dans un effectif qui sera sensiblement similaire à celui de la saison passée, l'équipe de Simone Inzaghi a beaucoup d'atouts, mais aussi des incertitudes, qui, si elles se confirment, rendront sa quête du top 4 bien difficile.


Milinkovic-Savic, Acerbi et Immobile

Equipe type de la Lazio de Rome :


Strakosha

Luiz Felipe (Patric) - Acerbi - Radu

Lazzari - Milinkovic-Savic - Leiva (Parolo) - Luis Alberto - Marusic

Correa - Immobile



AC Milan :


Transformé. L'arrivée de Zlatan Ibrahimovic au mercato d'hiver aura littéralement métamorphosé cette équipe de l'AC Milan. Au fond du trou avant le confinement, les Rossoneri sont revenus bien plus solides à la reprise en mai dernier, et c'est le moins que l'on puisse dire. Invaincu depuis ce retour à la compétition post-covid, l'équipe entrainée par le désormais intouchable Stefano Pioli reste sur 16 matchs sans défaites toutes compétitions confondues (!). C'est simple, niveau statistique, l'AC Milan est la meilleure équipe d'Italie depuis la reprise, et l'une des toutes meilleures en Europe. Alors si cette équipe n'est certainement pas capable de dominer le Bayern Munich ou Liverpool à l'heure actuelle, elle peut au moins affirmer des ambitions qui n'ont plus été si hautes depuis de nombreuses années maintenant. Porté par un Zlatan Ibrahimovic - qui a prolongé l'aventure milanaise pour une saison supplémentaire - évoluant à un niveau toujours aussi élevé malgré son âge (il a fêté ses 39 ans), l'AC Milan a redonné espoir à tout un peuple après une période noire et des échecs à la pelle. Car le diable milanais semble bel et bien de retour aux affaires. L'effectif de Pioli est d'abord parvenu à conserver tous ses cadres qui ont magnifié sa fin de saison dernière - on pense notamment à l'excellent Théo Hernandez dans le couloir gauche, le rock Alessio Romagnoli en défense centrale, les très efficaces Hakan Calhanoglu et Ante Rebic en attaque, et, bien évidemment, le patron Zlatan Ibrahimovic. Et puis, à l'image des dernières saisons, l'AC Milan s'est basé sur une politique de recrutement de joueurs très jeunes et pour le moins méconnus pour la plupart (Diogo Dalot, Piere Kalulu, Jens Hauge) à l'exception de leur recrue phare, le très prometteur Sandro Tonali (Brescia), qui était convoité par à peu près tous les cadors européens. Jeune, talentueux et ambitieux, cet AC Milan fait plaisir à voir, et, à défaut de s'avancer comme un réel candidat au titre, il peut légitimement espérer finir dans le top 4 en fin de saison. La concurrence sera rude et la bataille acharnée jusqu'au bout, mais porté par cette série d'invincibilité et par leur messie, Zlatan Ibrahimovic, l'AC Milan peut rêver comme il ne l'a plus fait depuis trop longtemps.


Castillejo, Calabria, Calhanoglu, Ibrahimovic et Rebic

Equipe type de l'AC Milan :


Donnarumma

Calabria - Kjaer - Romagnoli - Hernandez

Tonali (Bennacer) - Kessie

Castillejo (Saelemaekers) - Calhanoglu - Rebic

Ibrahimovic



Naples :


Après une saison très décevante, quelque peu sauvée par un titre en Coupe d'Italie, le Napoli arrive en ce début de saison avec beaucoup plus de certitudes pour la reprise du calcio italien. Désormais entrainée par l'ex-milanais Gennaro Gattuso, l'ancien club de Diego Maradona vise un retour en Ligue des Champions après une 7ème place en championnat aussi surprenante que méritée pour les coéquipiers de Lorenzo Insigne. Irrégulière, stérile en attaque, le Napoli n'avait pas habitué à une telle pauvreté footballistique, lui qui était réputé pour son jeu attrayant, porté vers l'avant. Mais cet été, le Napoli n'a pas fait les choses à moitié pour se refaire une santé. En réalisant l'un des transferts les plus chers d'Europe, l'équipe de Gattuso a affirmé ses ambitions pour la nouvelle saison. Et le désormais joueur le plus couteux de l'histoire du Napoli n'est autre que l'avant centre Victor Osimhen, véritable pépite nigériane, acheté à Lille pour une somme avoisinant les 80 millions d'euro. Le jeune attaquant viendra épauler Dries Mertens et Lorenzo Insigne pour animer l'attaque du Napoli, et redonner à l'animation offensive napolitaine cette magie qui la caractérisait tant ces dernières saisons. Outre ce transfert, aussi onéreux que prometteur, Naples a également accueilli le très bon Timoué Bakayoko (Chelsea) pour son milieu ou encore le prometteur attaquant Andrea Petagna (Spal). Malgré le départ d'un de ses cadres les plus importants, José Callejon, parti libre à la Fiorentina, le Napoli est parvenu à conserver son rock défensif, Kalidou Koulibaly, mais également l'attaquant Arek Milik, longtemps annoncé en partance vers la Roma. Gattuso aborde donc cette saison avec un effectif de grande qualité, qui place légitimement son équipe parmi les (nombreux) favoris au titre de champion. Si le Napoli a déçu la saison dernière, l'équipe de Gattuso aura à cœur de faire bien mieux cette saison et prouver à ses supporters que l'exercice passé n'était qu'une exception à oublier. Le club d'Aurelio de Lorentiis est capable de très bien jouer au football, et si son équipe retrouve cette cohésion collective qui la faisait marcher sur ses adversaires il y a de cela 2 saisons, il est fort probable que les nouveaux coéquipiers de Victor Osimhen fassent bien mieux qu'une 7ème place en mai prochain.


Di Lorenzo, Fabian Ruiz, Hysaj, Koulibaly, Osimhen et Lozano

Equipe type du Napoli :


Meret (Ospina)

Di Lorenzo - Manolas - Koulibaly - Mario Rui (Hysaj)

Fabian Ruiz - Bakayoko (Zielinski)

Lozano - Mertens - Insigne

Oshimen



Atalanta Bergame :


L'année dernière, à cette même période, j'avais lors de mon pronostic avancé que jamais l'Atalanta ne pourrait rééditer sa très bonne saison 2018-2019 (ponctuée par une 3ème place en championnat). Et bien force est de constater que je m'étais planté sur toute la ligne. Car non seulement l'équipe bergamasque a fini une nouvelle fois sur la 3ème marche du podium de Série A, mais en plus elle a atteint les quarts de finale de la Ligue des Champions (perdu sur le fil contre le PSG) et le tout en nous proposant un football absolument exceptionnel tout au long de la saison. L'équipe de Gian Piero Gasperini aurait même pu aller chercher le titre si elle n'avait pas laissé filer quelques points à la reprise du championnat en mai dernier. Proposant l'un des jeux les plus huilés d'Europe, avec pour chef d'orchestre l'exceptionnel "Papu" Gomez, l'Atalanta possédait de loin la meilleure attaque de Série A (98 buts marqués la saison passée), et l'une des plus prolifiques des 5 grands championnats européens. Alors qu'est ce qui pourrait empêcher les joueurs de Gasperini de continuer sur leur lancée cette saison ? Mieux que cela, l'Atalanta peut même viser encore plus haut. La "Dea" n'est pas une grande équipe sur le plan économique - et elle ne le sera certainement jamais - mais sur le terrain, elle est incontestablement l'une des plus redoutables d'Europe. Avec un projet sportif désormais parfaitement orchestré, une équipe stable et talentueuse à toutes les lignes et un entraineur parmi les meilleurs du vieux continent, l'Atalanta s'avance sans conteste possible comme une favorite pour le titre cette saison. Tous les feus sont en effet au vert pour l'équipe de Gasperini : elle est parvenue à conserver tous ses cadres - on pense notamment à Duvan Zapata, Luis Muriel, "Papu" Gomez, Josip Ilicic ou encore Robin Gosens - et a réalisé un mercato à l'image des dernières saisons : discret mais pour le moins intéressant. Parmi les arrivées, les plus notables sont celles du jeune Cristian Romero, très solide en défense du côté du Genoa l'an passé, d'Aleksey Miranchuk, auteur de 12 buts en championnat la saison passée avec le Lokomotiv Moscou, ou encore du méconnu Sam Lammers, arrivé du PSV Eindhoven où il était peu utilisé, le jeune néerlandais a récupéré le numéro 7 de la Dea, et pourrait jouer un rôle dans la rotation offensive de Gasperini. Alors, on repart pour un 3ème tour ? Après 2019 et 2020, l'Atalanta peut clairement viser plus haut. Capable de terrasser n'importe quelle équipe, la seule limite que l'on pourrait trouver à cette "Dea" est sa tendance à encaisser plus de buts qu'elle ne le devrait, mais, on a envie de dire, elle en inscrit tellement, que cela deviendrait presque anecdotique. Le football est un sport où il faut marquer un but de plus que l'adversaire, et ça, l'équipe de Gasperini l'a bien compris.


Malinovsky, Zapata et Gomez

Equipe type de l'Atalanta Bergame :


Gollini

Toloi - Palomino - Djimsiti (Romero)

Hateboer - De roon - Freuler - Gosens

Gomez

Muriel (Ilicic) - Zapata



Inter Milan :


1 point. 1 point, c'est ce qui séparait l'Inter Milan et la Juventus Turin à l'issue de le 38ème et dernière journée la saison dernière. Passée toute proche du titre, l'Inter Milan aura payé ces quelques points perdus contre des équipes de bas de tableau tout le long de la saison (notamment cette défaite incompréhensible contre Bologne à domicile lors de la 30ème journée) qui l'ont empêché d'aller chercher ce Graal, malgré les nombreuses opportunités laissées par la Juve, bien déterminée à laisser planer le suspense jusqu'au bout. Malgré un effectif d'une qualité que l'équipe milanaise n'avait plus connu depuis l'ère Mourinho, l'Inter n'est donc pas parvenu à détrôner la désormais nonuple championne en titre. Mais ce n'est que partie remise. Cet été, l'Inter à certes du encaisser de nombreux départs notables (Godin, Candreva, Biraghi, Moses ou encore Valero), mais c'était pour mieux les remplacer. Les Nerazzuri ont en effet, une fois de plus, réalisé un mercato assez incroyable, attirant des joueurs de très grande qualité à tous les postes. Partant avec les bases - déjà très solides - de l'exercice passé, l'effectif de Conte s'est vu renforcé par les arrivées d'Achraf Hakimi, exceptionnel dans son couloir droit avec le Borussia Dortmund; Ivan Perisic, de retour de prêt au Bayern Munich où il réalisa une saison très solide; Radja Naingollan, également de retour de prêt à Cagliari; Aleksandar Kolarov, en provenance de la Roma, l'expérimenté défenseur sera précieux dans la rotation de Conte; Matteo Darmian (Parme), venu pour soulager quelque peu Hakimi sur l'aile droite; et enfin le chouchou d'Antonio Conte, Arturo Vidal, arrivé libre en provenance du FC Barcelone. Si l'on ajoute à ces belles recrues l'effectif initial de l'Inter, c'est un véritable armada qui est en la possession d'Antonio Conte, capable sur le papier de rivaliser avec à peu près n'importe quel effectif d'Europe. En la présence de Lautaro, Lukaku et Sanchez (acheté définitivement à Manchester United) en attaque; Vidal, Eriksen, Barella, Brozovic et Sensi au milieu; Hakimi, Young et Perisic sur les ailes; et enfin Kolarov, Bastoni, Skriniar et De vrij en défense, le tout emmené par leur muraille Samir Handanovic, l'Inter Milan possède tous les atouts pour aller chercher le titre en fin de saison. Porté par leur 12ème homme Antonio Conte, dont le projet sportif devrait être mieux intégré au sein de l'effectif après une première saison encourageante, cette Inter s'avancerait presque comme le favori ultime au titre. Mais attention, les Nerazzuri possèdent parfois cette fâcheuse tendance à prendre certains matchs à la légère, a ne pas y mettre l'intensité physique qu'elle devrait imposer, ce qui leur ont couté quelques points l'an passé. Pour le reste, si l'équipe de Conte décide enfin de jouer tous ses matchs avec le même impact que lors du derby, alors le sacre leur tendra les bras.


Hakimi, Lautaro et Gagliardini

Equipe type de l'Inter Milan :


Handanovic

Skriniar - De vrij - Bastoni

Hakimi - Barella - Brozovic (Sensi) - Perisic (Young)

Vidal (Eriksen)

Lautaro - Lukaku



Juventus Turin :


Comment ne pas clôturer ce tour d'horizon d'Italie par le nonuple champion en titre ? Vainqueur plus que laborieux du Scudetto la saison passée, la Juventus de Cristiano Ronaldo semble sur le point de démarrer un nouveau cycle. Exit Mauricio Sarri, resté tout juste un an à la tête de cette équipe qu'il n'aura jamais réellement su s'approprier, et place au renouveau. En nominant le très inexpérimenté Andrea Pirlo comme successeur de l'ancien technicien du Napoli sur le banc turinois, la Vieille Dame fait un réel pari sur l'avenir. A l'image d'un Zinedine Zidane, placé à la tête du Real Madrid en 2016 alors qu'il n'avait jamais entrainé d'équipe première, la Juventus s'en remet à une ancienne gloire de leur club, dont ils espèrent que l'intelligence footballistique qui la caractérisait sur le terrain s'est étendue à la gestion d'une équipe entière. Sauf que, contrairement à Zidane - qui avait fait ses marques avec la réserve du Real - Pirlo n'a jamais entrainé quoi que ce soit dans sa (très) jeune carrière d'entraineur. Il venait en effet tout juste d'être nommé entraineur des -23 de la Juve avant d'être amené à prendre la succession de Sarri quelques semaines après seulement. Outre ce coup de poker, qui s'apparente réellement à un quitte ou double, l'effectif turinois à subit un remaniement assez conséquent cet été, signe d'une volonté de la direction de lancer une nouvelle dynamique après une saison contrastée. Adieu Blaise Matuidi (Inter Miami), Miralem Pjanic (FC Barcelone) ou encore Gonzalo Higuain (Inter Miami). Ces joueurs qui ont fait les beaux jours de la vieille dame ont vu leur aventure turinoise prendre fin après de nombreuses saisons de bon et loyaux services. A présent, place à la jeunesse. D'Arthur Melo (FC Barcelone) à Weston McKennie dans l'entre-jeu; de l'électrique Federico Chiesa (Fiorentina) au très bon Dejan Kulusevski dans l'animation offensive; en passant par le pragmatique Alvaro Morata, de retour à la vieille dame, quatre ans après l'avoir quitté; l'effectif bianconero s'est offert un beau lifting. Avec un tout nouveau système de jeu initié par Pirlo, et sa défense à trois, qui impose une reconstruction totale de l'équipe type - encore difficile à définir à l'heure actuelle - le renouveau est total pour l'équipe turinoise. Toujours porté par ses deux magiciens Cristiano Ronaldo et Paulo Dybala, la Juve se voit insuffler un véritable vent de fraicheur comme elle n'en avait plus connu depuis l'arrivée d'Allegri sur le banc à l'issue de la saison 2013-2014. Avec le retour du précieux Giorgio Chiellini en défense centrale, qui aura cruellement manqué la saison passée, et celui d'Alvaro Morata, venu remplacer un Higuain vieillissant dans le rôle de numéro 9, les Bianconeri ont de bonnes raisons de croire en un 10ème Scudetto consécutif. Mais dans une saison où leur priorité sera très clairement la quête de la tant convoitée Ligue des Champions, après laquelle ils courent depuis maintenant 24 ans, l'équipe de Pirlo sera peut-être amené à se désintéresser de certains matchs de championnat, dans l'optique de mieux préparer ses échéances européennes. Mais ça, seul l'avenir nous le dira.


Ronaldo, Bonucci et Mckennie

Equipe Type de la Juventus Turin :


Szczesny

De Ligt - Bonucci - Chiellini

Chiesa (Cuadrado) - Arthur Melo - Bentancur (Rabiot) - Alex Sandro (Frabotta)

Kulusevski (Ramsey)

Dybala (Morata) - Ronaldo



Si l'année dernière un duel Inter Milan - Juventus se dessinait très clairement sur la ligne de départ de cette course au titre, cette saison les cartes sont davantage brouillées, et les favoris multiples. Si j'ai, comme vous l'aurez remarqué, décidé de présenter mes favoris dans un ordre logique, du champion le moins probable au plus probable, la réalité est que l'ordre aurait pu être bien différent, et qu'il le sera très certainement en mai prochain. La Juventus est bien la favorite légitime à sa succession, l'Inter Milan son principal concurrent, l'Atalanta le grand outsider, et le Napoli et l'AC Milan les "joker", tandis que la Lazio et la Roma paraissent hors du coup. Mais il me semble qu'en rester à cette analyse serait négliger les réelles dynamiques des effectifs respectifs. La Vieille Dame est en réalité en pleine transition sur le plan sportif, et par définition, possède un projet encore très jeune - incarné par Andrea Pirlo - bien moins solide que peut l'être celui de l'Atalanta par exemple. Même si la donne peut très vite changer, il est possible que Morata et ses nouveaux coéquipiers mettent un certain temps à trouver leurs automatismes et à s'acclimater à la nouvelle philosophie de l'entraineur. L'Inter, quant à lui, à l'image de l'Atalanta, possède un projet sportif déjà plus mature, reposant sur les acquis de la saison passée. Les joueurs se connaissent bien et contrairement à celle d'Andrea Pirlo, la philosophie de Conte est connue de tous, même des nouvelles recrues. Côté Napoli, après une demi saison d'acclimatation, Gattuso a peu à peu semblé trouver les clefs de son effectif. Le projet prend forme, l'équipe joue de mieux en mieux et retrouve peu à peu sa solidité de l'ère Sarri. Totalement hors-jeu l'an passé, le Napoli pourrait également jouer les premiers rôles cette saison, car là est sa réelle place. Enfin, l'AC Milan ressemble finalement à un OVNI dans cette liste. Difficile de le faire figurer parmi les favoris, pourtant l'équipe de Pioli est finalement la meilleure sur la botte depuis le déconfinement en mai dernier. Les Rossoneri sont tout simplement invaincus depuis mars, et même la Juventus s'est cassée les dents contre la clique de Zlatan en fin de saison dernière. Cette série d'invincibilité est-elle précurseur d'un retour au premier plan de l'AC Milan ? Ou restera-elle comme une parenthèse enchantée ? Les deux hypothèses se valent et sont, à l'heure actuelle, impossible à départager.


Après des années de domination turinoise, cette série A, rangée par la suprématie rouge et blanche au rang de ligue "sans intérêt", pourrait bien (re)devenir le championnat le plus disputé d'Europe. Avec le retour au premier plan d'une équipe telle que l'Inter Milan, l'émergence d'un nouveau cador - l'Atalanta -, la période dorée milanaise et le possible retour en force du Napoli, le tout conjugué au déclin relatif de la Juventus, cette course au Scudetto est plus indécise que jamais. Alors, bien malin sera celui qui peut aujourd'hui prédire le résultat final de cette course au titre. Ceci étant, une victoire facile de la Juventus constituerai, à mon sens, une réelle surprise. Passée si près de perdre son titre l'an passé, la vieille dame n'a jamais semblé aussi proche d'être détrônée. Et, cette fois ci, elle aura beaucoup de mal à y échapper.


Pronostic de la Série A 2020-2021 :


1 - Inter Milan

2 - Atalanta Bergame

3 - Juventus Turin

4 - AC Milan

5 - Napoli

6 - Lazio de Rome

7 - AS Roma

8 - Sassuollo

9 - Fiorentina

10 - Hellas Vérone

11 - Torino

12 - Cagliari

13 - Genoa

14 - Bologne

15 - Parme

16 - Udinese

17 - Sampdoria

18 - Benevento

19 - Spezia

20 - Crotone


Les résultats des trois premières journées de la saison 2020-202, n'ont pas été pris en compte pour réaliser cet article.



24 vues0 commentaire
bottom of page